Les Forces allemandes

Dietrich von Choltitz est né le 9 novembre 1894. Il a été trois fois blessé pendant la 1ère Guerre mondiale. Chef d'un bataillon du 16ème Régiment aéroporté en 1939, il prend part aux campagnes de Pologne, de Hollande, de Belgique et de Russie où il dirige le siège de Sébastopol. Général de brigade le 1er février 1943, il commande la 76ème Panzer en 1944. Le 9 août 1944 il est nommé commandant du Grand Paris en remplacement du général Carl Heinrich von Stülpnagel impliqué dans l'attentat de juillet  contre Adolf Hitler.

Pour assurer le libre passage des troupes allemandes qui se retirent du front de Normandie, le général von Choltitz dispose d'environ 5000 hommes, une cinquantaine de canons, 17 blindés, un bataillon mobile d'autos mitrailleuses, deux compagnies de cyclistes, et d'un régiment de protection stationnés dans Paris et de 25 à 30 000 hommes aux abords immédiats de la capitale. A quoi il faut rajouter les personnels civils et militaires des états-majors de la Luftwaffe, de la Kriegsmarine, des services de transmissions et de transport qui n'ont pas encore quitté les lieux. Sur l'aérodrome du Bourget stationnent une soixantaine d'appareils aux ordres de la 1ère Armée. Son prédécesseur avait prévu en outre des compagnies Panzer Abwehr Kanonen pour renforcer la défense anti-chars vers l'Ouest et des renforts de la 6ème Division parachutiste et des 48ème et 338ème Divisions d'infanterie. Un spécialiste de la lutte anti-chars, le colonel Hermann Oehmichen, a été envoyé par Berlin mais le dispositif qu'il met immédiatement en place est rapidement désorganisé par le départ vers Melun menacé par l'avance américaine d'une vingtaine de batteries de 88 et de quelques chars.

le blockhaus de l'hôtel Majestic

De nombreuses troupes en provenance de Normandie, celles-là mêmes dont von Choltitz doit assurer la retraite, seront présentes dans Paris pendant les journées d'insurrection et participeront aux combats, voire aux exactions contre les "terroristes". Une compagnie de la Division Das Reich, qui est passée par Oradour sur Glane pour rejoindre les côtes normandes, se retrouve cantonnée au Fort de Vincennes et s'y livrera à de nombreuses exécutions. Une compagnie de volontaires géorgiens de l'Armée Vlassov fusillera ses derniers otages avant de quitter Romainville …

Ne pouvant assurer pleinement l'ordre et la sécurité dans toutes les rues de Paris, les Allemands sont contraints de se regrouper dans quelques quartiers et bâtiments qu'ils transforment en forteresses à partir desquelles ils lancent des patrouilles : la caserne de Clignancourt, l'hôtel Majestic, la place de l'Opéra, l'hôtel Meurice, la place de la République, le Jardin des Tuileries, la caserne Latour Maubourg, l'Ecole militaire, les Jardins du Luxembourg, le Central téléphonique Archives, la Chambre des députés … Ce seront autant de lieux d'escarmouches avec les F.F.I et de combats pour leur réduction quand le général Leclerc, parfaitement informé de leur existence, lancera ses troupes le 25 août.

Un rapport du Service de renseignements des FFI estime à partir d'observations directes qu'il y a :

à l'Ecole militaire : 600 à 700 hommes de la SS et de la Wehrmacht équipés de fusils, mitrailleuses, canons antichars et DCA, une trentaine de camions dont des sanitaires; la garnison est protégée par des rails antichars avenue de Suffren et Duquesne et des chevaux de frise avenue de Lowendal.

à la Caserne Latour-Maubourg : 500 hommes équipés de fusils et mitrailleuses mais qu'ils ne bénéficient d'aucune protection à l'extérieur.

à l'hôtel Majestic et dans les hôtels environnants : 1000 à 1200 hommes équipés de fusils et mitrailleuses, de canons antichars et de mortiers; quelques voitures particulières et six autobus parisiens; ils sont très bien protégés derrière un blockhaus, des rails antichars et plusieurs rangées de chevaux de frise.

au Sénat : 300 SS autrichiens et allemands; nombre de véhicules inconnu garés à l'intérieur du Jardin du Luxembourg.

à la Chambre des Députés et autres services parisiens ainsi que patrouilles dans les rues : 1600 hommes. Les patrouilles sont en général menées par une cinquantaine d'hommes pourvus de mitraillettes et accompagnés de chars légers et de camions.


Quelques victimes allemandes

Willi Vanzetta, né le 10 février 1900 et originaire d'Innsbruck, a été tué par des terroristes le 20 août 1944 comme le précise son épouse dans l'avis de décès qu'elle fait paraître. Il est inhumé au cimetière de Champigny-Saint-André.

place de l'Etoile le 25 août

avenue de l'Opéra

cimetière improvisé place de la République

Au cours de mes recherches j'ai pu relever l'identité des militaires suivants. Dans cette liste d'hôpitaux on peut noter que Richard Schmidt était âgé de seize ans tandis que le capitaine Sauer en avait cinquante …

Künh Horst   19 août hôpital Dubois
Wasmer Lüdwig   19 août hôpital Dubois
Schrohe Heinrich   25 août hôpital Vuillemin
Liberhagen Willy   25 août hôpital Dubois
Arndt Karl   25 août 37 rue Albouy (*)
Weiss Karl   25 août 37 rue Albouy
Wenderoth Konrad   25 août 37 rue Albouy
Bagne Karl   25 août 37 rue Albouy
Schanderer Anton âgé de 41 ans 28 août hôpital Vuillemin
Konis Adam   28 août hôpital Vuillemin
Schmitz Karl âgé de 19 ans 30 août hôpital Vuillemin
Schmidt Richard âgé de 16 ans 27 août hôpital Saint Louis
Pommerencke Udo âgé de 38 ans 04 septembre hôpital Vuillemin
Martling Anton âgé de 42 ans 03 septembre hôpital Vuillemin
Rimmelin Arthur âgé de 20 ans 20 août hôpital Bichat
Adan Gustav âgé de 25 ans 20 août hôpital Bichat
Kohlkase Georges âgé de 30 ans 22 août hôpital Bichat
Reitz Hermann âgé de 42 ans 22 août hôpital Bichat
Bodefeld Heinrich âgé de 43 ans 22 août 35 rue Hermel (*)
Dingsleder Friedrich âgé de 18 ans 24 août hôpital Bichat
Theodorus Nicolas âgé de 30 ans 23 août hôpital Bichat
Porsch Paul âgé de 18 ans 23 août hôpital Bichat
Villem Adrian âgé de 25 ans 25 août hôpital Bretonneau
Kugentha ? âgé de 18 ans 24 août hôpital Bichat
Lugmann Lüdwig âgé de 28 ans 24 août hôpital Bichat
Reberschk Stanislas âgé de 28 ans 24 août hôpital Bichat
Dotter Lüdwig âgé de 42 ans 26 août hôpital Bichat
Lemme Gunther âgé de 18 ans 25 août hôpital Bichat
Mayer Walter âgé de 23 ans 25 août hôpital Bichat
Wiesen Heinrich âgé de 39 ans 25 août hôpital Bichat
Seitz Eugen âgé de 40 ans 25 août hôpital Bichat
Martin Naatan âgé de 42 ans 25 août hôpital Bichat
Capitaine Sauer ? âgé de 50 ans 30 août hôpital Bichat


(*) 37 rue Albouy et 35 rue Hermel se tenaient des postes de secours de la Croix Rouge française


Paris 17ème arrondissement

rue de Rivoli, un homme a tiré sur la colonne de prisonniers; le capitaine Otto Kayser a été touché

ce blessé, plus chanceux, est pris en charge sur le boulevard Saint-Michel

 

Parfois une mairie enregistre l'identité du soldat allemand décédé sur son territoire et enterré par ses soins :

Le 26 août 1944, à Bry sur Marne (94), un groupe de FFI attaque une colonne allemande près de l'avenue de la République. Six morts du côté FFI, au moins un du côté allemand : le cavalier Erick Oltman, 19 ans.


dans ce site allemand on peut découvrir ces autres victimes :

En banlieue parisienne (sans précisions de lieu) on note les décès suivants :

Armbruster Johannes 22 août 32 ans obergefreiter
Assel Leonhard 23 août 18 ans arbeitsman
Essers Heinrich 22 août 24 ans gefreiter
Gehrmann Walter 29 août 25 ans füsilier
Koller Georg 19 août 40 ans obergefreiter
Strudhoff Günter 24 août 20 ans flieger
Wagner August 23 août 44 ans gefreiter
 
à Paris :        
         
Aspacher Georg 25 août 39 ans gefreiter
Eckermann Willi 25 août 37 ans gefreiter
Kirfel Alfred 29 août 30 ans unteroffizier
Martin Günter 29 août 19 ans grenadier
Nebel Fritz 25 août 47 ans stabsgefreiter
Wilfinger Ernst 24 août 22 ans obergefreiter
         
à Bailly (78) :        
         
Plank Florian 27 août 38 ans gefreiter
         
à Saint-Germain en Laye (78) :      
         
Krug Willibald 26 août 41 ans obergefreiter
Linse Richard 25 août 43 ans gefreiter
         
à Versailles (78) :        
         
Huber Robert 19 août 25 ans gefreiter
Neumayer Georg août 1944 36 ans unteroffizier
         
à Antony (92) :        
         
Tewes Hermann 24 août 24 ans unteroffizier
         
à Bobigny (93) : (voir l'épisode)  
         
Kunkemoller * Bernhardt 27 août 42 ans obergefreiter
Solker * Gerhard 27 août 37 ans obergrenadier
Vogler Franz 23 août 24 ans SS-unterscharführer
* vraisemblablement blessés au Bourget et évacués à l'hôpital Avicenne de Bobigny
         
au Bourget (93) : (voir l'épisode)      
         
Klapetz Franz 27 août 28 ans oberfeldwebel
Schubinski Franz août 1944 19 ans gefreiter
         
à Drancy (93) : (voir le témoignage)      
         
Hahne Herbert 26 août 19 ans grenadier
         
à Pierrefitte sur Seine (93) : (voir l'épisode)      
         
Becker Rudolf août 1944 46 ans grenadier
Berner Karl août 1944 38 ans feldwebel
Broja Leo 25 août 37 ans technischer inspektor
Gebele Franz 25 août 37 ans obergefreiter
Hitzler Johann août 1944 38 ans gefreiter
Jedrzejewski Stanislaw août 1944 19 ans  
Krutzler Josef août 1944 43 ans gefreiter
Lenzenhuber Hans août 1944 37 ans obergefreiter
Lorenz Fritz août 1944 43 ans gefreiter
Meyer Georg août 1944 19 ans  
Muller Johann août 1944 41 ans  
Nispel Ernst août 1944 37 ans  
Nowak Anton août 1944 25 ans oberschütze
Ortmanns Paul 27 août 23 ans feldwebel
Przyklenk Gerhard août 1944 19 ans obergrenadier
Rogner Karl août 1944 43 ans schütze
Rolofs Bernd août 1944 26 ans unteroffizier
Rubl Bernhard 27 août 27 ans obergefreiter
Rybka Alfons août 1944 31 ans  
Saletinger Franz août 1944 29 ans grenadier
Schellhammer Hans août 1944 43 ans obergefreiter
Siebers Heinrich août 1944 21 ans gefreiter
Supan Johann août 1944 24 ans  
Tumbusch Paul 27 août 20 ans gefreiter
Ullrich Max août 1944 43 ans oberschütze
Vogel Fritz 19 août 24 ans obergefreiter
Wolf Ludwig août 1944 41 ans gefreiter
         
à Vitry sur Seine (94) :        
         
Groh Georg 24 août 40 ans gefreiter
         
à Eaubonne (95) :        
         
Bolde   25 août   oberleutenant
Dederichs Johann 21 août 20 ans gefreiter
Kief August 20 août 39 ans oberwerkmeister
Scharf Karl 26 août 27 ans unteroffizier
Schnelle Willi 25 août 18 ans jäger
Seidl Leopold 24 août 35 ans obergefreiter
         
à Gonesse (95) :        
         
Waeziwoda H. 27 août 25 ans obergefreiter
Hesseler August 28 août 31 ans feldwebel
         
à Goussainville (95) :        
         
Neumuller Johann 26 août 37 ans gefreiter
Wittmaier Josef 25 août 37 ans obergefreiter
         
à Sarcelles (95) :        
         
Brenner Theodor 27 août 26 ans obergefreiter
Weirather Josef 27 août 37 ans unteroffizier
         
à Vaucresson (92) :        
         
Elze Willy 17 août 39 ans stabsgefreiter
Gunther Kurt 20 août 32 ans obergefreiter
         
à Saint-Denis (93) :        
         
Stadloder Martin 22 août 19 ans grenadier
         
à Tremblay les Gonesse (93) :      
         
Lang Josef 29 août 24 ans obergefreiter
Widynski Franz 29 août 32 ans oberkanonier
         
à Deuil la Barre (95) :        
         
Wieczorzek Helmut 23 août 23 ans unteroffizier
         

Le 23 août 1944, la 1ère section de la 2ème Cie du 1er RMT attaque le terrain d'aviation de Guyancourt (78), à la sortie Nord de Voisins le Bretonneux, qui est tenu par une forte garnison allemande. Un nid de mitrailleuses blesse mortellement le chef de section, le sergent-chef Vourc'h. Au cours du repli de la section, Danton Jouglard parvient à abattre les servants d'une mitrailleuse avant de s'écrouler, touché à mort à son tour. On relève les victimes allemandes suivantes :

         
Biemuller Adam 43 ans    
Diehl Johannes 45 ans oberfeldwebel  
Freese Johann 33 ans obergefreiter  
Pergler Josef 40 ans flieger  
Riedel Wilhelm 32 ans oberfeldwebel  
Seiger        
Von Braun Konstantin 58 ans oberst  
         
         

Le 24 août à la limite de Juvisy et de Savigny sur Orge (91) les éléments de tête de la 2ème DB tirent sur un poste d'observation de la FLAK. Le caporal-chef Patrick Descamps, chef du char "Jemmapes", est tué. Du côté allemand on relève :

         
Budweiser Karl 22 ans obergefreiter  
Schwanke Walter 29 ans obergefreiter  
Bernhard Johan      
Meimhardt Georg Leonard      
Martinelli Josef 23 ans obergefreiter  
Schelwer        
Maisch Richard      
Leimweber        
Penopp Heinz 21 ans obergefreiter  
         
         

Toujours le 24 mais à la hauteur de Massy Palaiseau. La 2ème DB progresse sur la RN20 et se heurte à un canon de 88. Pertes allemandes :

         
Cool Johann 30 ans oberwachtmeister  
Harth Anton 36 ans unteroffizier  
Quodt Johann 25 ans obergefreiter