Novembre 1922, premières émissions de la première station de radio privée en France : Radiola. Elle prend le nom de Radio-Paris en 1924. L’État la rachète en 1933 et conserve le nom. Le 14 juin 1940 les Allemands entrent dans Paris. Le 17 juin Radio-Paris cesse d’émettre. En juillet 1940 les services de propagande allemands en prennent le contrôle et la dotent de moyens financiers importants. Ses studios se trouvent au 116-118, avenue des Champs-Élysées, son annexe, l’Information permanente, est au 114. Durant l’occupation vont se succéder devant les micros de Radio-Paris des chanteurs populaires comme Tino Rossi ou Maurice Chevalier, et le réputé Grand Orchestre de la station donne de nombreux concerts. |
|
|
La politique collaborationniste du Maréchal Pétain est expliquée par des ténors comme Jean Hérold-Paquis (et sa célèbre formule : L'Angleterre, comme Carthage, sera détruite !), ou le milicien Philippe Henriot. Ce dernier, surnommé « la voix d’or », remporte un vif succès lors de ses émissions quotidiennes ; ses talents d’orateur représentent un véritable danger pour la résistance ; son exécution est ordonnée; un commando du COMAC (Comité d’action militaire) dirigé par Charles Gonard, dit Morlot, l’abat le 28 juin 1944 dans ses appartements du ministère de l’Information, rue de Solferino. Un journaliste allemand, le Docteur Friedrich, donne également des conférences. |
De l'autre côté de la Manche, l’humoriste Pierre Dac, speaker de l'émission Les Français parlent aux Français à Radio-Londres, brocarde la station et popularise le slogan de Jean Oberlé : Radio-Paris ment, Radio-Paris, ment… Radio-Paris est allemand (sur l’air de la Cucaracha). |
|
Août 1944, les Alliés approchent de Paris. Dès le 15, des journalistes et les cadres administratifs de la station plient bagages et se joignent aux convois allemands qui quittent la capitale. Restent sur place des miliciens et quelques soldats qui brûlent les archives et surveillent les installations techniques. Le 17 août Radio-Paris cesse d'émettre. |
|
M. Lauvernier, ingénieur de son, craint une destruction du matériel. Il fait appel à la résistance et obtient l'envoi d'un groupe de trente-cinq hommes, des policiers des 11ème et 12ème arrondissements. Une première équipe arrive dans la soirée, vers 22h30, et se joint aux techniciens déjà sur place. Trente minutes plus tard, la deuxième équipe se présente mais tombe sur une patrouille allemande. La fusillade éclate. Des armes automatiques sont installées aux fenêtres donnant sur les Champs-Élysées; les défenseurs résistent aux assauts allemands mais les pertes sont lourdes : cinq morts, trois disparus et plusieurs blessés. |
|
Parmi les tués : René Chatain, 35 ans, reporter, et Paul Dupont, gardien de la paix du 11ème arrondissement. Les trois disparus sont :
|
|
? Raymond Perretin, 32 ans |
Ces trois policiers sont partis chercher des munitions. Leur véhicule a été intercepté à proximité de la Porte Saint-Martin. Le cadavre de Louis Claeysen sera retrouvé, le 26 août, dans une fosse commune de la caserne de la place de la République, André Collibeaux est porté disparu (voir le témoignage de sa petite-fille), ainsi que Raymond Perretin.
Le rapport de cette opération ne précise pas si le groupe de résistance s'est maintenu sur place. Un autre rapport fait état des évènements suivants : Le 21 août, le colonel Lizé envoie un groupe de FFI du 9ème arrondissement prendre possession des locaux de Radio-Paris. Jacques Magne et ses hommes empruntent une camionnette du Secours national et arrivent sur place vers 18h00. Dans les locaux de l'Information permanente, au n° 114, ils capturent quatre hommes, Piche, journaliste, Ancelot, rédacteur en chef, Maldague, traducteur, et Maupas, reporter, qu'ils remettent à la police. Des techniciens s'attellent aux premières réparations pour une remise en état des installations sous la protection vigilante des FFI; les Allemands occupent toujours, à deux pas de là, l'hôtel Claridge. Le colonel Lizé inspecte les locaux vers 20h30. Vers 1h00 du matin, le lieutenant Pierremain arrive avec l'ordre de diffuser à l'antenne l'appel à l'insurrection signé du colonel Rol-Tanguy. Faute de speaker, ce sont les FFI Jacques Gautier et René Delarue qui s'en chargent à partir de 3h00 et jusqu'à 9h00. De son côté, l'équipe de Jean Guignebert et de Pierre Schaeffer, qui a pris possession des studios de la RNF (Radiodiffusion de la Nation française) 37, rue de l'Université, lance son premier bulletin et appelle également les Parisiens à l'insurrection. Le 24 août, Radio-Paris cesse ses émissions.
Le rapport précise que Magne et ses hommes sont entrés au 114, avenue des Champs-Élysées, dans les locaux de l'Information permanente. Qui occupait les studios des 116-118 ?