Le 18 août au matin Paris se réveille sans journaux, la Radio Nationale a interrompu ses émissions la veille. Les chefs F.F.I s'adresseront à la population par voie d'affiches placardées sur les murs de la capitale ou par tracts distribués dans la rue. Le lundi 21 août les Parisiens peuvent découvrir les nouveaux journaux de la Libération, réduits à une feuille imprimée recto verso pour cause de rationnement de papier. L'actualité est dense, on peut y lire des listes de blessés et de tués, des appels à l'insurrection et à la lutte, la relation des combats dans la ville, la recette du cocktail Molotov, des conseils pour construire une barricade et se livrer aux combats de rues, des renseignements sur les coupures de gaz et la reprise du métro, les premières arrestations de collaborateurs, des menaces envers les pillards, des avis de recherches … et assez vite les premières rencontres sportives et les résultats des courses à Longchamp.
Les journaux sont vendus, souvent distribués, par des volontaires qui ne craignent pas d'affronter le danger. L'occupant est toujours là, malheur à qui le croise …
René Verdière, de Suresnes, est arrêté le 23 août dans la matinée, devant le métro Cadet, rue La Fayette. Ses journaux sont déchirés, il est amené au Bois de Boulogne et immédiatement fusillé. La Coopérative des porteurs de journaux prendra sa veuve en charge et demandera que lui soit attribué un kiosque à Paris.
Âgé de 25 ans, Georges Lafont, membre du groupe F.F.I Lyautey et diffuseur bénévole, est mortellement blessé boulevard Exelmans et décède le 25 août à l'hôpital Ambroise Paré.
Roger Gautre, ouvrier tourneur de 19 ans, est capturé dans les rues de Stains dans la nuit du 25 au 26 août alors qu'il transporte de nombreux exemplaires du journal l'Humanité. Frappé violemment et entraîné dans une ruelle, il est fusillé aussitôt.
en cliquant sur ces images vous découvrirez quelques titres de la presse de la libération