L’Escadron de Vaugirard

Sous les ordres du capitaine de Monségou, l'escadron franc de Vaugirard est partout où l'on se bat dans Paris.

Aide aux F.F.I du commandant Ledroit qui attaquent le dépôt de la S.M.I.N rue Lecourbe, prise des frigos des abattoirs de Vaugirard, 96 rue de la Procession, occupation d'un garage de la rue des Morillons, récupération d'armes sur des soldats allemands dans le 16ème arrondissement, combats de la place Cambronne, de l'Ecole Militaire, de la rue Vaugirard … Les hommes se sont dépensés sans compter pour libérer Paris.

Sous la conduite de leur chef, ils sont bien décidés à continuer le combat. La 2ème Division blindée a besoin de renforts. Cent cinquante d'entre eux s'engageront et formeront, sous les ordres de Monségou, la 8ème compagnie du 2ème R.M.T du lieutenant-colonel Massu.

Le "Cirque Amar", comme le nommeront les mauvaises langues observant ces "fifis" d'allure bien peu militaire s'intégrer difficilement dans la Division, sera de tous les combats : Lorraine, Alsace, jusqu'à Berchtesgaden. La première difficulté fut de trouver des équipements et des véhicules. Le 8 septembre, c'est en autocar que l'Escadron rejoindra Massu déjà parti vers l'est.

Pendant les combats de la libération de Paris, l'Escadron de Vaugirard a perdu :

Louis Baron, 36 ans, tué le 24 août lors d'une contre attaque allemande sur la barricade du 50, boulevard Pasteur
Paul  Budant, 37 ans, tué le 25 août vers 23h00 en pourchassant un milicien 23, rue des Morillons
Roger Corrouge, 32 ans, tué le 24 août à 22h30 lors de la dernière contre-attaque allemande sur les abattoirs de Vaugirard, porte de Dantzig
Georges Delahaye, 30 ans, tué le 25 août près du pont d'Iéna
Eugène Droulin, 27 ans, tué le 21 août à 19h30 alors qu'il accomplit une mission de liaison porte d'Orléans
André Gardelle, tué le 20 août lors de l'attaque des frigos de Vaugirard alors qu'avec des camarades il tente de délivrer des prisonniers
Emile Plaisant, 34 ans, tué le 24 août à 23h00 devant la porte Morillons des abattoirs

Louis Baron et André Gardelle ont été oubliés sur la plaque commémorative…


Chercher comment et où ont été tués les autres combattants de l'Escadron de Vaugirard, c'est suivre la progression de la 2ème Division blindée jusqu'à Berchtesgaden.

Le 22 décembre 1944, le groupe de l'adjudant-chef Harbonnier est chargé d'attaquer la maison du Sapin à Rathsamhausen (Bas Rhin). L'artillerie allemande n'hésite pas à bombarder ses propres troupes afin d'enrayer la progression française.

Maurice Harbonnier, Michel Callewaert, Jean Le Collen et Roger Behague sont tués par éclats d'obus; Gaston Oestreicher saute sur une mine tandis que Georges Poisson est abattu d'une balle dans la tête tirée par un soldat allemand qu'il avait pris par mégarde pour un G.I américain.


Maurice Harbonnier

Pour la petite histoire, Harbonnier, Callewaert et Le Collen ont été portés déserteurs par la Préfecture de police en septembre 1944. Ces trois gardiens de la paix avaient-ils omis de prévenir leur hiérarchie de leur engagement dans les rangs de la 2ème Division blindée ?


Le 8 février 1945, un détachement de la 2ème Division blindée est "prêté" à la 1ère Armée du général de Lattre de Tassigny qui tente de s'emparer de la Poche de Colmar. A Balgau (Haut Rhin) l'artillerie allemande bombarde les positions de la 8ème compagnie du 2ème R.M.T.

Edouard Vaillant, Louis Vescovi, André Lebailly et Pierre Wagner sont tués.


Henri Belin a été tué le 1er novembre 1944 à Golbey (Vosges).

Louis Degut, chef tueur aux abattoirs et lieutenant des F.F.I, a été tué par deux éclats d'obus reçus en pleine tête le 20 novembre 1944 à Niderhoff (Moselle).

Le 13 septembre 1944 la 8ème compagnie est prise sous le feu de l'ennemi à la sortie de Ville sur Illon (Vosges); François Espiard est blessé au genou et décède d'une crise cardiaque; Jean-Pierre Richard est tué sur le coup.

Roger Saussier a été tué le 22 janvier 1945 à Kilstett (Bas Rhin).

Roland Vaneste, à la fin de la guerre en Europe, s'est porté volontaire pour le Groupement de marche de la 2ème Division blindée en Indochine. Il a été tué le 6 mars 1946 alors que le détachement Massu remonte le Mékong et débarque à Haïphong sous le feu des soldats chinois. L'affaire aura coûté douze morts et trente blessés.

Je n'ai trouvé aucun détail sur les circonstances de la mort de Silvain Gemot et de Niso Moggia.