Un allié précieux … le téléphone – 25 Août 1944 (suite)

Vendredi 25 août (suite) :

12h00 : Trois voitures de la Préfecture en difficulté angle rues Lauriston et Saint Didier, hôtel Cécil, demandent secours.

12h10 : Des FFI : Groupe combat encerclé boulevard Saint-Michel, a devant lui plusieurs chars et armes automatiques.

12h10 : Du 7ème : Plusieurs camions chargés d'Allemands se réfugient à l'ancien consulat d'Égypte 9, rue La Pérouse. Ils sont armés.

12h30 : Du motocycliste Ducouret (central 16ème) : Les premiers éléments français et américains sont à la Porte de Saint-Cloud, empruntent la rue Michel-Ange



le reportage photographique de Xavier Réquillart


12h30 : Du 3ème : Les Américains attaquent la place de la République. Les boches s'enfuiraient par le métro. Il serait bon de bloquer les sorties des différentes stations des lignes de métro aboutissant à la République. Sur service cabinet (M. Souyre) appel général passé aux arrondissements limitrophes de la République.

12h00 : Résistance Eaubonne signale : champ de courses Enghien, quarante à cinquante pièces de 155. Sur plateau Montmorency, forces importantes. Un millier d'Allemands environ.

12h30 : D'Antony : Un fort contingent d'Allemands, cent environ, venant du Châtelet se dirigent sur Verrières le Buisson. Une batterie qui tirerait encore à Cauperreux (Seine et Oise).

12h40 : D'Ivry : Le pont de Choisy a sauté vers 11h20. Lycée Montaigne angle avenue de Paris et rue Ormesson à Ivry : des civils tirent sur les passants.

12h55 : Du 13ème : On signale chars allemands Porte d'Aubervilliers. Il y aurait beaucoup de victimes.

13h05 : Service renseignements L.M.L (?) : caporal Pierre Galotte, radio PC compagnie de transmission, qui avait réquisitionné une voiture a été obligé de se réfugier au Ministère de l'Information. Il se trouve assiégé par un ou deux chars Tigre.

13h10 : De Charenton : 2500 Allemands venant de Pompadour et Créteil Charenton. Les Américains demandent que la police fasse évacuer la foule qui gêne leurs manoeuvres.

13h10 : De Noisy et Bondy : Deux gardiens désarmés et les Allemands ont prévenu qu'ils ne voulaient voir personne entre Noisy et Bondy. Ponts de chemins de fer gardés.

13h20 : De Courbevoie : Un tank allemand chassé de Paris se dirige vers Pont de Neuilly.

13h25 : De Puteaux : Des chars allemands repoussés de Paris traversent le Pont de Neuilly en direction Colombes.

13h30 : Du 16ème : Une dizaine de gardiens sont cernés 120, rue Lauriston. Les Allemands sont angle Lauriston/Raymond-Poincaré.

13h35 : Du 6ème : Autour du Luxembourg, blockhaus rue Guynemer, rue Fleurus occupés par les Allemands.

13h35 : Du lieutenant Georges du groupe Champagne : Signale que sur les champs de courses d'Enghien les Allemands ont rassemblé 26 grosses pièces d'artillerie et commencent des essais à blanc en direction de Paris.

13h45 : De Saint-Maur : Les Allemands tirent sur la population RN 19 et 60 à Bonneuil. Sur le pont de Joinville quarante Allemands ont attaqué les FFI qui gardent ce pont. Saint-Maur avise FFI de la région.


En fait environ 500 soldats allemands ont attaqué les barricades pour s'emparer du pont de Joinville et ainsi ménager un axe de sortie vers l'Est aux troupes qui fuyaient Paris. La population de Joinville qui avait érigé ces barricades participa aux combats,  ce qui explique l'âge de certaines victimes, en ravitaillant les combattants en munitions. L'affrontement durera toute l'après midi… lire l'épisode


13h55 : Du 9ème : Un gardien du 9ème a été fait prisonnier par la Kommandantur place de l'Opéra


Le brigadier Brice est parti en mission de liaison au volant d'une belle Mercedes "réquisitionnée" en compagnie de quelques camarades. Place de l'Opéra il est obligé de s'arrêter devant l'air menaçant des sentinelles du barrage qui protège la Kommandantur. Les hommes s'extraient de la voiture et s'enfuient en courant.  Quelques instants plus tard Brice revient rôder sur les lieux, espérant récupérer le véhicule. Cette fois-ci il n'échappe pas à l'arrestation. Conduit à l'intérieur du bâtiment il est fouillé puis conduit à l'hôtel Continental sous bonne escorte. De nouveau interrogé il se voit confisquer son portefeuille et se retrouve enfermé dans un placard aménagé en cellule dans lequel il trouve trois jeunes secouristes de la Croix-Rouge. Soudain une fusillade éclate. Les prisonniers se jettent à terre. Les cloisons de leur cellule sont percées de balles. La porte s'ouvre, un soldat allemand leur lance un paquet de cigarettes en leur hurlant  "Les Américains ! Nous allons tous mourir !". Un coup de canon fait trembler la Kommandantur, la fumée et la poudre rendent l'air irrespirable. Ils se précipitent dans les escaliers conduisant au sous-sol où sont rassemblés quatorze autres prisonniers. Mais la fumée ne tarde pas à envahir la pièce, il faut remonter au rez-de-chaussée à travers les rafales de mitraillettes. Dans le hall d'entrée Brice aperçoit des soldats allemands qui jettent leurs armes à terre, prêts à se rendre; il s'empare d'une mitraillette quand soudain des soldats de la 2ème division blindée pénètrent en force dans le bâtiment en rugissant  "Mains en l'air !". Brice s'exécute comme tous les autres mais s'approche du premier soldat "Je suis policier parisien, j'étais prisonnier".  "Si tu es policier, prends une arme et viens avec moi" lui répond l'homme de Leclerc;  Brice et ses camarades s'emparent des armes allemandes et les braquent sur leurs anciens propriétaires. A l'étage on découvre deux soldats américains dans un état de faiblesse extrême, ils sont évacués en ambulance. Brice et plusieurs hommes sont chargés d'escorter les cent soixante Allemands capturés vers le poste de police d'Opéra … ce qui lui permet de voir une dernière fois sa belle Mercedes réduite à l'état de ferraille devant le barrage de la Kommandantur.


13h50 : Des Renseignements Généraux : Vingt chars allemands descendent rue de Flandre en direction de la gare de l'Est; FFI place de la République ont reçu ordre de CC le feu (cesser le feu), demandent si cet ordre est exact et aussi s'il est exact que deux colonnes de l'Armée Leclerc descendent avenue de la République.

13h40 : De Colombes : Le pont de Bezons a sauté ainsi que le pont de l'Usine des Eaux.

13h40 : De Saint-Maur : Un groupe de cinquante Allemands se dirige vers le pont de Joinville.

13h55 : Des Renseignements Généraux : Deux cents soldats allemands stationnés à Clignancourt viennent de partir Porte de la Chapelle, boulevard Ney avec dix canons anti-chars, autos et voitures fourragères.



la caserne Clignancourt


13h55 : De la Police Judiciaire source confirmée : Forte attaque allemande aux Champs-Élysées direction Concorde. Points d'appuis débordés, ne peuvent plus tenir, demandent renforts d'urgence.



les combats de la place de la Concorde


15h00 : De Saint-Maur : Les quarante soldats allemands sont descendus sous le pont de Joinville et se proposent de le miner pour le faire sauter.

14h30 : Du 1er : Éléments allemands retranchés dans Tuileries attaqués par Alliés.

14h30 : De Charenton Commissariat du Fort : Sept mille Allemands sont en direction du Fort, viennent de Villeneuve, Créteil, Pompadour. Deux mille kilos de dynamite à l'intérieur. Les gendarmes gardant le Fort se proposent de le faire sauter si les Allemands veulent le prendre.

14h30 : Du 6ème : Torpille non éclatée vient de tomber rue Notre-Dame des Champs au couvent de Notre-Dame.

14h40 : De Vincennes : Les FFI du métro Tourelles sont attaqués par camion blindé allemand.


Une automitrailleuse allemande force le passage en tirant sur la barricade. Henri Liger, 46 ans, adjudant des FFI lance une grenade, il est abattu d'une rafale. Le véhicule poursuit sa route dans l'avenue de Paris en direction de Paris mais trouve, lui barrant la route à la hauteur de la rue Céline Robert, un groupe du 22ème FTA de la 2ème division blindée. Bref échange de coups de feu. L'équipage allemand abandonne l'automitrailleuse et se réfugie dans l'immeuble situé au numéro 11 de la rue. Malgré toutes les injonctions les soldats refusent de se rendre et tirent des fenêtres. Les FFI Raymond Duval, 46 ans, Georges Milhau, 40 ans et Marcel Ogee, 48 ans sont tués. Le sous-lieutenant Alexandre Karnowski, 27 ans, et l'artilleur Pierre Gilardi s'élancent dans les escaliers, pistolet au poing. Une rafale d'arme automatique les accueille Karnowski est mortellement touché à la gorge, Gilardi est tué sur le coup. J'ai lu dans deux témoignages différents que le sous-lieutenant Karnowski, se sachant perdu, aurait préféré "s'arracher la gorge" que de souffrir inutilement et que sa mère, apprenant la nouvelle se serait jetée par la fenêtre de son appartement ….


14h40 : De Nogent : Carrefour Maltournée, grosse concentration de troupes allemandes.

14h45 : De Montreuil : Des civils se battent avec Allemands au coin des rues de Lagny et Saint-Mandé à Vincennes.

14h45 : Du 2ème : La Kommandantur place de l'Opéra est en flammes, il y aurait des prisonniers de la Préfecture de police.

14h50 : D'un FFI Bastille : Avisé par FFI Lelong de Vincennes, mairie de Saint-Mandé attaquée par Allemands.

14h50 : Du 9ème : Environ cent cinquante Allemands avec officiers qui tenaient Kommandantur place de l'Opéra se sont rendus aux FFI.


Il serait plus exact de dire qu'ils se sont rendus aux soldats de la 2ème division blindée comme en témoignent plusieurs photos. Le sous-officier allemand porteur du drapeau blanc, au second plan, est photographié quelques instants plus tard accoudé au half-track Djebel Guerba. Dans de nombreux livres traitant de la libération de Paris, cette photo de Pierre Vals illustre la défaite des Allemands.


14h55 : Du 7ème : Chars français tirent sur Ministère de l'Intérieur au canon et à la mitrailleuse.

14h55 : De Vincennes : Groupe d'Allemands et miliciens soutenus par tanks tirent sur la foule.

15h00 : De M. Dubret de Saint-Maur : Avise que les Allemands ont pris dix otages parmi la population.

15h00 : D'un capitaine de réserve : Les Allemands réattaquent l'hôtel Majestic et tirent sur les passants.

15h00 : De M. Cazade de Vincennes : Entre pont Tourelles Saint-Mandé et Fort de Vincennes tanks allemands tirent au canon sur la foule.

15h10 : De Vincennes : On signale que l'inspecteur principal Dubret et deux gardiens ont été faits prisonniers au pont de Joinville; envoyer renforts d'urgence.


L’inspecteur principal Dubret, fait prisonnier le 19 août, rescapé des fusillades du Fort de Vincennes , est de nouveau capturé…


15h00 : De Vincennes : Gare de marchandises Vincennes-Fontenay attaquée par trois gros tanks allemands.

15h05 : De la 4ème division : Intention allemande de faire sauter pont de Joinville. Ils tirent sur les gens qui passent sous pont Chaptal limite Paris Joinville.

15h13 : De la 1ère division : Puteaux signale un convoi de cavalerie allemande de Nanterre au Pont de Neuilly.

15h15 : Hôpital de Créteil, de divers anonymes : Pont de Joinville à bout de munitions; FFI demandent renfort. Feu allemand très nourri.

15h20 : Du 9ème : Deux soldats de l'Armée Leclerc blessés par balles rue Rochechouart en effectuant des recherches sur les toits. Bretonneau. (transportés à l’hôpital Bretonneau)

15h25 : Le lieutenant Lazennec de l'école pratique (école de police de Beaujon) : Signale que de la cavalerie allemande se trouve Porte Maillot et se dirige vers Paris.

15h35 : D'Ivry : L'artillerie se trouvant chemin de Mesly tire en direction de Vitry; des obus sont tombés avenue du Chemin de Fer. Il y a des morts et des blessés.

15h30 : Du 7ème : Cent prisonniers allemands à l'école rue Canou.

15h40 : De Charenton : Le commissariat de Fontenay est attaqué par des Allemands.



les combats de Fontenay sous Bois


15h40 : De Puteaux : Huit cents Allemands descendent avenue de la Défense à Puteaux en direction Porte Maillot.

15h40 : De l'état-major des pompiers : 10 rue Lincoln, Champs-Élysées, des miliciens sont sur les toits; mairie de Champigny attaquée; des Allemands sur les toits 97, avenue Victor-Hugo; des miliciens dans l'hôtel rue de Tilsitt angle avenue Mac-Mahon.

15h40 : D'un anonyme : Un individu tire par dessus les toits 62, rue Henri-Poincaré.

15h15 : De Vincennes : Fort de Rosny attaqué par deux cents Allemands, occupé par FFI et gendarmes en petit nombre. Demande renforts d'urgence.

16h00 : De Saint-Denis : Saint-Denis bombardée par artillerie allemande gros calibre, Basilique endommagée.

16h10 : De Vincennes : Au pont de Joinville attaque de la population par des troupes allemandes de trois ou quatre automitrailleuses.

16h00 : Du 3ème : Les Allemands auraient abandonné le terre-plein place de la République. Se seraient réfugiés dans les blockhaus et dans la caserne.



les combats de la place de la République


16h05 : Du 18ème : La caserne Clignancourt est entièrement dégagée.

16h00 : Anonyme : Grosse arrivée de chars au pont de Flandres; demande de renforts immédiats.

16h00 : L'hôtel Majestic est rasé; il a été fait cent cinquante prisonniers.

16h00 : Du métro (ligne directe) : FFI Bastille, face caserne République 21, faubourg du Temple, demandent renfort d'urgence.

16h15 : De Charenton : Une trentaine d'Allemands se sont réfugiés sous le refuge du chemin de fer à la gare de Joinville ex-passage à niveau. Ont des otages.

16h25 : Anonyme : Les FFI demandent du renfort place de la République.

16h20 : De Charenton : A Saint-Maur deux chars Tigre, deux automitrailleuses et des camions venant de Champigny renforcent les trois cents Allemands au pont de Joinville.

16h30 : Du lieutenant Cambrais : Actuellement quatre à cinq cents prisonniers hôtel Majestic. Demande renforts pour contenir la foule.

16h15 : Anonyme : Des Allemands réfugiés 90, boulevard Flandrin.

16h15 : Bureau 6ème : Un employé du Sénat signale que trente ouvriers français se trouvent dans les sous-sols du Sénat.

16h20 : De Montreuil : Trois Allemands réfugiés 6, rue des Mariniers à Saint-Mandé tirent.

16h30 : Anonyme : Cinquante Allemands tirent du lycée Montaigne.

16h30 : D'Aubervilliers : Les Allemands ont incendié nouvelle mairie du Bourget et mitraillent route du Bourget.

16h00 : Du 16ème : Les ponts de Passy, Grenelle et Mirabeau sont minés et occupés par soldats allemands retranchés dans les ouvrages.

16h30 : Du 3ème : Les explosifs qui étaient entreposés au central Archives ont été désamorcés. Barrage établi.

16h50 : De Charenton : FFI du pont de Joinville demandent munitions FM français et allemands et fusils allemands. Les Allemands attaquent au canon de 77.

17h05 : De Saint-Maur : Trois cents Allemands se retranchant de Vincennes se dirigent vers Joinville, tirent au passage.

17h05 : Police Judiciaire nous fait connaître à 17h00 qu'à la place de la République la situation est grave, on demande de toute urgence des renforts.

16h45 : Du 14ème : Un motocycliste de la Préfecture signale l'arrivée prochaine du général de Gaulle par la Porte d'Orléans.

17h10 : De Saint-Maur : Trois cents Allemands se dirigent de Vincennes à Joinville, jonction pont de Joinville, accompagnés tanks.

17h10 : Ivry : Usine Arrighi à Vitry (4 cheminées) serait sur le point d'être bombardée (communiqué FFI).

17h10 : Charenton : Les chars quittent Joinville se dirigent vers plateau de Gravelle.

17h15 : FFI de Saint-Mandé demandent renforts pour le carrefour de Beauté où trois cents Allemands évacuent.

17h20 : Danton 39-56 : FFI de Gravelle pont de Joinville à Joinville et à Bonneuil sur Marne demandent renfort immédiat.

17h30 : Responsable Montreuil : Fort de Rosny occupé par gendarmerie avec familles à l'intérieur vient d'être attaqué par deux cents Allemands et quelques tanks. Demande de renforts urgence.

17h30 : De Vincennes : Demande renfort carrefour Île de Beauté route de Meaux. Poste de Nogent cerné par trois cents Allemands; FFI n'ont plus de munitions.



les combats à Nogent sur Marne


17h45 : Du 15ème : Le bureau du 16ème, rue de la Pompe, attaqué par Allemands.

17h50 : Gardien Duprêtre des Services techniques : Trois cents Allemands au dépôt du métro gare de Fontenay attaquent FFI à la grenade. Demande de renforts.

17h50 : Du commandant Curie des pompiers : Demande de secours pour 45, boulevard Suchet attaqué par Allemands.

17h50 : Du 16ème : Un gardien tué : Perlin; un blessé : Molin. Fusillade continue.



plaque commémorative du commissariat du 16ème arrondissement

En fait Pierre Perlin a été tué en sortant de chez lui, rue du Faubourg Saint-Jacques. Alors qu'il prenait le chemin du commissariat, des passants lui signalent qu'un individu tire du toit d'un immeuble voisin. Arme au poing il s'élance dans les escaliers. Il est tué d'une balle dans la tête alors qu'il aborde le palier du sixième étage. Gaston Guittet a été tué à Vanves, Paul Marques sur une barricade de l'école Militaire et Jean Nedellec rue de Maubeuge. De qui vient l'erreur ? Du standardiste de la Préfecture à qui l'on signale d'une part le  décès de Perlin et d'autre part l'attaque du commissariat du 16ème ?


17h55 : Du 16ème : Les Allemands sortent des stations de métro Ranelagh et Mozart; il y a des tirs des toits dans presque toutes les rues du 16ème; demande renforts.

18h00 : Anonyme : Des civils tirent des toits rue de Courcelles.

17h55 : De l'état-major des pompiers : Deux voitures américaines cernées par voitures allemandes boulevard Suchet, numéro 41.


Roland Sevegrand, 26 ans, médecin externe à l'hôpital Broussais et lieutenant des FFI du Front national universitaire, est mortellement blessé à la hauteur du numéro 43 par un tireur des toits. En fait de voitures américaines il s'agit vraisemblablement de véhicules de la 2ème division blindée avec qui le groupe de Sevegrand est entré dans Paris.


18h10 : De M. Michelin : 29 bis, rue Pierre Demours on mitraille la foule du 4ème étage.

18h15 : Des Services Techniques : Cinq péniches chargées de 300 000 litres d'essence et 200 000 litres de gazoil sont en stationnement à l'Île d'Amour à Charenton.

18h15 : D'Ivry : Trois cents Allemands s'apprêtent à attaquer la centrale électrique Arrighi quai Jules-Guesde à Vitry. Demande renfort d'urgence.

18h15 : De Montreuil : Deux cents Allemands attaquent fort de Rosny. Tués de part et d'autre. Demande renfort d'urgence.


Jean Duda, 32 ans, FFI des Lilas est mortellement blessé; il décèdera le lendemain à l'hôpital Tenon. Albert Deniseau et Louis Van der Heyden, 48 ans, marbrier, sont tués alors qu'ils effectuent une patrouille rue du Pré Gentil


18h20 : Chef de poste Madeleine : Inspecteur principal de service à la Concorde pour passage du général Leclerc, fait savoir que les troupes alliées tirent toujours au canon et à la mitrailleuse direction Pont Concorde.

17h55 : Direction Intendance caserne Fontenoy : Foule pénètre intérieur et commence le pillage.

18h20 : De la Police Judiciaire : Deux cents prisonniers allemands sont au Conseil d'État, place du Palais-Royal. Demande transfert.



17h45 : Du 15ème : Le général de Gaulle vient de passer dans le 14ème.



Il se rend à la gare Montparnasse où il va être accueilli par le général Leclerc et le colonel Rol Tanguy.


19h00 : De Montreuil : Le Fort de Rosny est attaqué par six chars et cent cinquante fantassins avec armes automatiques. Les occupants, des gendarmes, ne peuvent plus se défendre; ils seront prisonniers avec leurs familles.

18h45 : D'Ivry : Ordre des autorités américaines : la circulation est interrompue sur le pont de Choisy; il y a des mines.

19h05 : De Montreuil : Fort de Rosny, trois cents Allemands dans les arbres du Jardin; il n'y a que la troupe qui peut les déloger.

19h00 : De Levallois : Trente officiers et soldats allemands de la Kommandantur de Neuilly, boulevard Victor-Hugo, veulent se rendre aux troupes régulières.

19h10 : De Nogent : Demande à nouveau renfort pont de Joinville entre place Mozart et avenue Arago.

19h10 : De Nogent : On signale bataille entre gendarmes et Allemands au Fort de Nogent. Gendarmes demandent renforts. D'autre part on signale un gros rassemblement de troupes et de matériel au rond point de Plaisance.

19h20 : De M. Surcek, 11 bis avenue Mac-Mahon : Signale que quatre Allemands en compagnie d'une femme se trouvant dans appartement au 4ème étage procèdent à arrestation.

19h20 : De M. Decaise, 212 boulevard Pereire, Étoile 45-10 : Des coups de feu tirés du premier étage d'un garage boulevard Pereire.

19h25 : Des Renseignements Généraux : A 18h10 un colonel et un commandant allemands se sont réfugiés dans les sous-sols de l'hôtel Moderne, place de la République. Forces de police actuellement sur place ne sont pas en nombre pour effectuer recherches. Demande de renforts. Le commandant de la caserne Prince-Eugène s'est rendu.

19h20 : Le Sénat vient de capituler. De nombreux chars sont sur le pont de Joinville et tirent sur les civils. Les FFI demandent des renforts.



les combats du Sénat


19h40 : Anonyme : On signale deux hommes armés sur toit immeuble angles rue Villaret de Joyeuse et des Acacias.

19h50 : Des FFI de Saint-Denis : On nous communique d'Épinay : Les Allemands ont réquisitionné les immeubles bordant l'avenue du Maréchal Foch et la rue de la Bûche à Épinay et ont déménagé ces immeubles pour en faire des blockhaus. Ils seraient susceptibles de tirer sur les passants. De plus des chars lourds Ponthieu sont embusqués dans les rues adjacentes.

18h35 : Anonyme : Les Allemands de la Kriegsmarine tirent des maisons 45, boulevard Lannes.

19h00 : De Levallois : Trente officiers et soldats allemands kommandantur Neuilly, boulevard Victor-Hugo à Neuilly, veulent se rendre aux troupes régulières.

19h00 : De Nogent : On demande à nouveau renfort pont de Joinville entre place Mozart et avenue Arago.

19h45 : De Levallois : Les Allemands retranchés avenue de Madrid, boulevard Maurice-Barrès, rues Pienot et Grands-Graviers se sont rendus aux troupes françaises. La Feldkommandantur de Neuilly, 76 boulevard Victor-Hugo à Neuilly, se trouve toujours dans un îlot fortifié. Il semble que les troupes françaises se disposent à l'attaquer. A 19h00 l'hôpital de Neuilly avait reçu vingt et un blessés dont un est décédé. 19h45, des pourparlers sont engagés en vue de la reddition de la Feldkommandantur.


La Kommandantur de Neuilly sur Seine était surnommée la "forteresse" Montebello. En plus des services administratifs allemands elle accueillait un très grand dépôt d'armes, de munitions et de matériels divers. Malheur à qui s'en est un peu trop approché les jours précédents … les sentinelles tirent sans sommation. Aujourd'hui c'est la bataille rangée… lire le témoignage


19h55 : De Saint-Denis : Concentration de forces allemandes au Fort de la Briche. Quatre pièces artillerie, dix pièces anti-tanks, environ quatre cents soldats. Ils tirent sur Saint-Denis et route d'Épinay.

19h55 : Du 10ème arrondissement : Les Allemands de la caserne Prince-Eugène se sont rendus. La foule est entrée à l'intérieur et a ouvert le feu sur les Allemands qui ont repris les armes et ripostent. Il faudrait envoyer des renforts suffisants pour faire évacuer la place entièrement.

20h00 : Du 12ème arrondissement : Le fort de Nogent tenu par FFI est attaqué par Allemands; demande renfort. PTT régional peut mettre en rapport avec mairie de Rosny.

20h15 : De Neuilly par Levallois : A 19h30 Feldkommandantur Paris Ouest Neuilly, 76 boulevard Victor Hugo, vient de se rendre aux troupes françaises.

20h15 : Du 4ème arrondissement : La place de l'Hôtel de Ville est évacuée, aucun incident, signé Meunier, responsable.

20h45 : Du 7ème : Le secteur rue Saint-Dominique signalé comme zone dangereuse est maintenant entièrement aux mains des troupes alliées. Tous les Allemands se sont rendus.

20h55 : De la Présidence du Conseil : Deux miliciens tirent sur les toits du 4 rue d'Anjou.

20h55 : Les pompiers du centre de secours de Nogent qui sont en opération 152 boulevard d'Alsace-Lorraine à Nogent sont encerclés par les Allemands qui tirent sur eux. D'autre part un détachement du même centre qui opère angle rues de la Gaîté et Alsace-Lorraine n'a pas donné de ses nouvelles.



ils sont partis au Perreux sur Marne


20h20 : Groupement résistance de la mairie de Rosny par PTT, régional de Rosny : Forces allemandes au fort de Rosny entre le parc Montereau et la rue de Paris en longeant la rue Ursule Fleur le long du fort. Les Allemands sont en train de miner la route stratégique le long du fort de Rosny et le long des buttes du fort. Effectifs : 250 hommes environ, 2 ou 3 chars, 2 pièces anti-chars, le reste de l'infanterie. Se mettre en rapport avec la mairie de Montreuil pour les prendre à revers. Attaquer par la route de Paris. Les boches attendent par la route de Créteil.

20h20 : Le colonel Rol communique que l'eau distribuée dans le département de la Seine n'est pas potable.

20h30 : Des Renseignements Généraux : FFI aérodrome du Bourget seraient attaqués par quarante chars. Demandent des renforts.

20h45 : FFI de Montreuil : Les Allemands attaquent le fort de Rosny à la grenade et gagnent du terrain. FFI et gendarmes demandent du secours.

20h50 : Du commissariat de Montreuil : Se mettre en rapport avec Résistance Montreuil fort de Rosny. Pour y accéder monter rue de Paris jusqu'au fort, arrivé au fort prendre à revers c'est à dire route pavée à Rosny.

21h15 : Des FFI : Demande des renforts à Polangis direction Tremblay commune de Joinville, près du pont de Joinville.

21h15 : De l'état-major des pompiers : On demande renforts au Ballon des Ternes (17ème). Les Allemands tirent sur la foule.

21h30 : De Noisy : Les Allemands occupent encore la gare de Noisy, ils font sauter ponts et aiguillages. Se préparent à faire sauter le pont dit des Carouges. Désarment les gardiens en tenue.

21h45 : Du cabinet du Préfet : Le général de Gaulle est arrivé au Ministère de l'Intérieur.

22h05 : Du 7ème : Général de Gaulle vient d'arriver à l'hôtel du Ministère de la Guerre, 14 rue Saint-Dominique où il passera vraisemblablement la nuit.


Le général de Gaulle a voulu ainsi prouver que la guerre n'avait été qu'un intermède. En juin 1940 il avait quitté le Ministère de la Guerre pour rejoindre Londres et continuer le combat. Il ne voulait surtout pas, en s'installant à l'Élysée ou à la Présidence du Conseil, donner l'impression qu'il était revenu pour s'emparer du pouvoir.


22h15 : A 22h00 de Vincennes, état-major du colonel Brousse : Suite communiqué du lieutenant Duvillers, nombreux chars allemands descendent du fort de Rosny vers la mairie de Montreuil. Situation très critique.

22h15 : Du poste Folie-Méricourt : état-major du colonel Brousse pour le territoire de Vincennes, Nogent, Le Perreux, Joinville et mairie de Fontenay sous Bois, communique que les Allemands ne tiennent nullement compte des accords d'armistice local. La situation est devenue intenable pour les défenseurs des barricades car les Allemands tirent sans pitié. Situation très grave, on manque munitions. Attendons renforts d'urgence.

22h15 : Du responsable de Choisy : Fait savoir qu'il a été mis au courant que 300 miliciens tenteraient d'attaquer le poste au cours de la nuit pour délivrer 120 détenus actuellement dans ce poste. Demande renforts, si possible.

22h30 : De Saint-Denis : Signale que les Allemands sont au fort de la Butte-Pinson; ils tirent sur Saint-Denis avec des obus de 120, montent des barricades chemin de Stains à Gonesse. Ont requis la population pour ce travail.

22h30 : FFI de Fontenay demandent du renfort d'urgence boulevard Théophile Sueur, parc Montereau.

22h35 : Du commissariat  Folie-Méricourt : 22h10, la gendarmerie de Nogent communique au Perreux rond point de Plaisance à environ 150 mètres du fort de Rosny, on compte 50 morts et 150 blessés. Depuis 19h00 les Allemands occupent les immeubles et tuent les civils sans pitié.

22h35 : De FFI : Cent FFI se trouvent encerclés au cimetière du Perreux; confirmé par Nogent

22h45 : FFI de Rosny : Fort de Rosny redemande renforts.

22h35 : De Boulogne, inspecteur principal adjoint Morel : 83 personnes allemandes sont gardées ancienne Justice de Paix, 83 avenue Jean Jaurès à Boulogne, par gardiens et FFI.

22h35 : Des pompiers état-major : 2 place de la Porte des Ternes, au 2ème étage, il y a des coups de feu qui partent des fenêtres.

22h40 : Du 11ème arrondissement : Le commissariat de Montreuil s'est replié, n'ayant pas reçu de renforts.

23h10 : Du cabinet du Préfet : Il y aurait une centaine de FFI à la Plaine Saint-Denis aux prises avec l'ennemi. Confirmation demandée à Saint-Denis.

23h40 : De Désiré, responsable FFI : Hôtel Moderne, place de la République, il y a 72 prisonniers; avertir lieutenant Bourras au bureau.

23h40 : De Montreuil : 330 SS ont descendu le boulevard Théophile Sueur jusqu'à rue Nungesser et Coli à Montreuil. Sont rentrés dans les maisons, ont pris des otages qu'ils ont amenés au fort de Rosny. Devant cette opération le poste s'était replié Croix de Chavaux. A repris sa place après le départ des SS.

23h40 : De l'état-major des pompiers : 2, place de la Porte des Ternes, le docteur Dubarry, habitant au 1er étage, signale qu'au 2ème étage dans un appartement récemment occupé par des Allemands, il perçoit des bruits et par les fenêtres des coups de feu sont tirés sur les passants. 223, boulevard Pereire un milicien tire sur des civils montés sur le toit d'un immeuble. Pour information s'adresser au 80, avenue des Ternes au concierge.