Oissery, un dommage collatéral ?

Comme je l'ai évoqué en préambule, il n'est pas question ici d'aborder les aspects politiques de la Libération de Paris et les polémiques qui s'ensuivirent mais d'évoquer simplement la mémoire de ces hommes et de ces femmes qui furent tués lors des combats de l'insurrection. Certains participants à l'affaire dont je vais parler déclarèrent avoir été trahis. Certains observateurs accusèrent les combattants d'avoir été des résistants de la dernière heure, des R.M.S (résistants du mois de septembre) selon l'expression en vogue à l'époque. Il leur fut reproché d'appartenir à un réseau britannique, de ne pas avoir rallié les F.F.I de l'Ile de France au début de l'insurrection. On parla de sympathies politiques locales. La provenance, même, des uniformes fut mise en doute … J'ai rencontré en 1997 la fille du commandant Charles Hidevert, tué avec ses deux fils lors de cette opération. Elle entretient le souvenir mais n'accepte que les Couleurs nationales aux cérémonies annuelles. Une manière simple et efficace de faire taire les derniers ressentiments.


Le contexte :

Paris est libéré le 25 août 1944 au soir et s'apprête à vivre, aux dires des témoins, la nuit la plus folle de son histoire, sa première nuit de liberté après quatre longues années d'occupation. Mais l'ennemi n'est pas loin et menace de revenir en force reprendre la capitale. Le général Leclerc, commandant la 2ème Division blindée, a disposé des éléments en protection face au Nord. Les Américains campent à l'Est. Paris est libre mais la guerre n'est pas terminée. D'autant que dans les plans initiaux les Armées alliées devaient contourner la capitale qui serait ainsi tombée dans leurs mains en septembre.


Le bataillon Hildevert appartient au réseau Armand Spiritualist dépendant de la Section française du S.O.E du colonel Buckmaster. Le S.O.E (Special operations executive) a été créé par Winston Churchill dès juillet 1940 en vue d'accomplir tout acte de sabotage ou de subversion susceptible d'entraver la machine de guerre allemande en Europe. Le réseau Armand Spiritualist a été monté par René Dumont-Guillemet, alias "Armand", parachuté avec son opérateur radio Henri Diacono en France en février 1944, et qui mène depuis des actions de sabotage et de recherche de renseignements en région parisienne où il a recruté de nombreux volontaires. En août 1944 il sonne le rassemblement des ses troupes et constitue son corps de troupe baptisé le 1er Régiment de France divisé en compagnies, ou centaines, avec fusiliers mitrailleurs, téléphonistes, infirmières et même une section de mortier. Les compagnies sont regroupées en bataillon. Le commandant Hildevert dirige les trois premières compagnies, anciennement bataillon A.N.Y.

Charles Hildevert, marié et père de famille, est marchand de légumes au Raincy. Âgé de 45 ans et médaillé militaire de la Grande Guerre, il a recruté depuis 1942 des hommes dans la banlieue Est de Paris, à Gagny, à Rosny sous Bois, à Montfermeil, à Villemomble, à Noisy le Grand, au Raincy mais aussi à Créteil, à Montgeron et à Villeneuve. La 1ère compagnie est aux ordres du capitaine André Charpaux, propriétaire d'une entreprise de réparation de compteurs d'eau. La 2ème est commandée par le capitaine Devillier. Le capitaine Talfumière, sous-officier des Dragons blessé pendant la campagne de France, a la charge de la 3ème. Le groupe du capitaine Vitasse a dévalisé un dépôt de la Milice et des G.M.R à Créteil. Des centaines de manteaux, bérets, vestes, ceinturons, baudriers, chaussures, sacs de couchage, lampes électriques, casques, blouses sanitaires, pèlerines, étuis de revolver ont été récupérés. Le 1er Régiment de France sera bien équipé. Le capitaine Vitasse ira ensuite se battre du côté de la place de la République (voir l'épisode).


Les hommes n'ont donc pas répondu à l'ordre de mobilisation générale du colonel Rol-Tanguy et n'ont pas participé à l'insurrection de Paris et de sa proche banlieue. Ils attendent l'arme au pied le moment d'accomplir leur mission. Les F.F.I, qui doivent s'armer sur l'ennemi, regretteront qu'ils ne se joignent pas à eux et le leur reprocheront. La mission qui leur a été confiée par le S.O.E est de réceptionner un important parachutage de matériels, d'armes et d'hommes qui doit avoir lieu à une quarantaine de kilomètres à l'Est de Paris, à Saint-Pathus en Seine et Marne et de se porter ensuite, avec ces troupes, vers la région de Meaux pour couper la route à l'Armée allemande qui reflue vers l'Est. Pour l'occasion le groupe local de Florimond Leuridan sera mobilisé. René Dumont-Guillemet dispose enfin pour cette opération de l'aide de l'équipe Jedburgh "Aubrey" parachutée dans la nuit du 11 au 12 août et comprenant le capitaine anglais G. Marchant (*), le lieutenant français Jean-François Chaigneau alias Jack Telmont et le sergent anglais I. Hoocker (les équipes mixtes Jedburgh étaient parachutées en France pour apporter une aide technique aux groupes de résistants). Le commandant Hildevert récupère à son état-major le lieutenant Chaigneau.

(*) Peut-être le capitaine Godfrey Marchant, 34 ans, qui décèdera le 1er avril 1945 dans un accident d'avion en Inde au cours d'une autre mission.


Oissery

Le parachutage doit avoir lieu sur le terrain habituel de Saint-Pathus/Oissery.  Le 22 août un fort détachement allemand est entré dans Saint-Pathus et dans Forfry tout proches, manifestement à la recherche d'un poste radio que leurs services auraient détecté, mais il en est reparti le 24 et le S.O.E, à Londres, a été avisé que le site était de nouveau disponible. Des témoins ont dit avoir vu des S.S et des blindés dans ce détachement fort d'au moins 400 hommes. L'ordre de départ a été fixé au 25 août à 5h30. Les compagnies doivent rejoindre le plus discrètement possible Oissery où se trouvent déjà René Dumont-Guillemet et l'équipe Jedburgh. Ce départ est reporté pour une raison encore inconnue aujourd'hui. Les hommes démarreront le lendemain, 26 août, avant le lever du jour.

Les trois compagnies font leur jonction sur la RN 3 et se dirigent en convoi par Villeparisis et Claye Souilly vers le lieu du rendez-vous. Mais un tel déploiement de véhicules et d'hommes en armes ne passe pas inaperçu, même si les uniformes de la Milice et des G.M.R peuvent prêter à confusion. Au carrefour de Vinantes, après Juilly, un soldat allemand de garde à un poste de surveillance ouvre le feu sur les premières voitures. Bref combat. Les autres soldats sont tués ou capturés mais Albert Castelain, 28 ans, de la compagnie Talfumière, a été tué d'une balle dans la tête et Pierre Bourgallé, 17 ans, assez sérieusement blessé. Un motocycliste allemand est parvenu à s'enfuir.


La râperie de Oissery

Le convoi reprend la route vers Saint-Soupplets. Une camionnette part se ravitailler à Vinantes où les hommes évitent de justesse un groupe motorisé allemand qui s'y est installé depuis la veille. Heureusement le maire du village a pu les alerter; ils s'enfuient non sans avoir appris qu'au cours du repas de la veille, les Allemands ont parlé de la bataille qu'ils livreraient le lendemain contre les terroristes. De son côté le convoi évite Saint-Soupplets mais croise un petit détachement allemand qu'il fait prisonnier. La prise est bonne : un général et un colonel sont capturés. Il arrive enfin à Saint-Pathus vers 9h30-10h00 fort de vingt-cinq véhicules (dont ceux pris aux Allemands) et quarante prisonniers. Une infirmerie est installée à la râperie. Quatorze hommes, deux infirmières, un brancardier, six blessés français et deux blessés allemands y sont laissés.

Les compagnies se dirigent vers l'étang Rougemont où elles doivent se camoufler en attendant le parachutage annoncé. Le commandant Hildevert et le capitaine Charpaux occupent la gauche du dispositif; le capitaine Talfumière s'installe à droite et sur la digue. Les fusils mitrailleurs sont mis en batterie, des mines auraient même été posées. Soudain des coups de feu. Le poste de sécurité, laissé à l'entrée de Oissery, tire sur une voiture allemande mais la rate. Quelques minutes plus tard ce sont des automitrailleuses qui se présentent. Le combat est bref. Hervé Legrand, Jean-Paul Couturier et Maurice Lavoignat sont tués; Abel Andraud et Silvio sont blessés. Les voitures blindées continuent leur route et tombent sur un deuxième barrage au pont de la Thérouanne. Mohamed Bess Perdjani et Maurice Mamoud sont tués dans cette seconde escarmouche.

Alors, de tous côtés, surgissent des blindés et des soldats en armes. L'étang de Rougemont est pris sous le feu des mitrailleuses, un char tire au canon de 88, les fuyards sont pourchassés jusque dans les granges et abattus. L'infirmerie de la râperie est attaquée et incendiée avec ses occupants, les blessés qui y ont été évacués depuis le début de la bataille. On en retirera vingt-sept cadavres calcinés et difficilement identifiables. Il y aurait eu cent cinq morts, dont le commandant Hildevert et ses deux fils tués par un obus de 88, et soixante-cinq prisonniers et disparus selon les premières estimations d'après guerre.


plaque devant les restes du mur de la râperie

Deux infirmières capturées à la Râperie, Micheline Vasseur et Jeannine Lefebvre, miraculeusement épargnées, seront libérées à Metz lors de la prise de la ville par les troupes américaines en novembre 1944 (*). Il a été dit qu'un soldat allemand blessé serait intervenu en leur faveur expliquant qu'il avait été bien traité. Les prisonniers seront déportés en Allemagne. Beaucoup ne reviendront pas. Des agents de liaison sont envoyés à Montfermeil, à Neuilly sur Marne, au Raincy pour annoncer le terrible massacre à une population qui, le soir du 26 août, se préparait déjà à fêter la libération de la région parisienne. Les cadavres sont rassemblés par le Maire dans une fosse commune mais dès le lendemain beaucoup de familles se présentent pour récupérer les leurs. Les pertes allemandes n'ont jamais été évaluées.

(*) Lire le témoignage de Micheline Vasseur

La liste des victimes :

Jean-Marie Ardoli, 19 ans, rescapé de la bataille abattu à Saint-Mesmes Georges Bardon, 25 ans, tué à Oissery
Gilbert Bataille, 19 ans, tué à Oissery (son frère, capturé, reviendra de déportation) Marcel Baudet, 30 ans, porté disparu : décédé le 28 février 1945 à Sachsenhausen
Fernand Baudot, 38 ans, blessé à l'étang, achevé et brûlé à la Râperie Mohamed Bess-Perdjani, soldat tunisien prisonnier de guerre qui s'est joint au Bataillon; tué sur le pont de la Thérouannne
Jean Bleuzen, 28 ans, blessé à l'étang, achevé et brûlé à la Râperie Gaston Blois, 38 ans, porté disparu
Ernest Bonin, 29 ans, tué à Oissery Marcel Bouvant, 31 ans, porté disparu : décédé le 5 mai 1945 à Mauthausen
Pierre Bouyer, tué à Oissery Roger Briand, tué à Oissery
William Britton, 23 ans, tué par éclats d'obus à Oissery Henri Brumet (Brunet ?), tué à Oissery
Lucien Brunel, tué à Oissery

Louis Bussière, 42 ans, lieutenant aviateur de réserve, conducteur de travaux, tué à Oissery. Voir biographie de Fernande Bonnemain (Air Mémorial creusois)                                               

 

Albert Calin, 39 ans, capturé, déporté, décédé en décembre 44 à Sachsenhausen Albert Castelain, 28 ans, tué carrefour de Vinantes
Robert Cerles, 18 ans, tué à Oissery Adrien Chaigneau, alias Jack Telmont, lieutenant de l'équipe Jedburgh, tué à l'étang (Saint-Cyrien promotion 1937)
Roland Charreton, 19 ans, tué à Oissery Paul Chaussade, 44 ans, tué à Oissery
Marius Chenut, 32 ans, porté disparu : décédé en février 1945 à Bergen-Belsen Robert Colombelle, 31 ans, rescapé de la bataille, abattu à Vinantes
Henri Compagnon, 24 ans, tué à Oissery (il avait participé au sabordage de la flotte à Toulon en 1942) Bruno Cornelli, 19 ans : ouvrier agricole, il commet l'erreur se s'approcher d'un hangar en feu en compagnie du fils de son patron; les deux jeunes gens sont abattus et brûlés à la Râperie
Eugène Cornet, 40 ans, blessé à l'étang, achevé et brûlé à la Râperie Marie-Louise Cornet, née Filloux, 39 ans : infirmière du Bataillon, elle refuse d'abandonner Eugène, son mari blessé; elle est fusillée et brûlée à la Râperie; leur fils Louis, 16 ans, ne pourra identifier que les restes de son père
Georges Corten, 18 ans, tué à Oissery André Courbard, blessé à Rougemont, achevé et brûlé à la Râperie
Jean-Paul Couturier, 23 ans, tué à l'entrée d'Oissery Michel Dameron, 24 ans, blessé à l'étang, achevé et brûlé à la Râperie
Maurice Darras, 19 ans, rescapé de la bataille, abattu à Saint-Mesmes Paul Darras (frère du précédent), 20 ans, tué à Oissery
Raymond Déjardin, 19 ans, rescapé de la bataille, abattu à Monthyon Jean Delhostal, 50 ans, cafetier au Raincy tué à Oissery
Charles Denis, 47 ans, tué à Oissery M. Deroche, porté disparu
André Duval, porté disparu André Ferlicot, 32 ans, tué à l'étang
Emile Fierens, 47 ans, rescapé de la bataille, abattu à Saint-Soupplets Gaston Fontaine, 38 ans, blessé à l'étang, achevé et brûlé à la Râperie
Georges Foulon, 58 ans (médaillé militaire 14/18), capturé, déporté et décédé à Hambourg le 3 mai 1945 M. François, tué à Oissery (il s'agit peut-être d'Adrien Chaigneau alias Jack Telmont, alias Jean-François)
Maurice Fructus, tué à Oissery Auguste Geneviève, 24 ans, tué à Oissery
José Giner, 41 ans, tué à Oissery Henri Girard, tué à Oissery
Louis Gollion, 40 ans, blessé à l'étang, achevé et brûlé à la Râperie André Grelot, 18 ans, tué à Oissery
Marcel Guegnoux, capturé, déporté, non rentré Edouard Guenzi (Gueuze ?), tué à Oissery
Maurice Guillemain, 50 ans, blessé à l'étang, achevé et brûlé à la Râperie Marcel Guilloteaux, tué à Oissery
Jean Guingel, porté disparu Emile Guyon père, 47 ans, tué à Oissery
Emile Guyon fils, 21 ans, tué à Oissery Jean-Jacques Harbulot, tué à Oissery
Marcel Harbulot, oncle du précédent, tué à Oissery André Hautcolas, 22 ans, tué à l'étang
Charles Hildevert, 45 ans, tué avec ses deux fils à l'étang Georges Hildevert, 19 ans
Roger Hildevert, 21 ans André Hubert, 30 ans, porté disparu : déporté à Schwerin dont il reviendra en mai 1945.
Neuf cadavres brûlés à la Râperie ne seront pas identifiables; parmi eux vraisemblablement les portés disparus figurant dans cette liste Michel Jannin, 18 ans, tué à Oissery
Roger Joly, 24 ans, blessé à l'étang, achevé et brûlé à la Râperie Jules Lamant, 50 ans, rescapé de la bataille, réfugié avec ses deux fils dans les ruines du château de Forfry; les Allemands les découvrent et les abattent d'une rafale de mitrailleuse
Albert Lamant, 22 ans Louis Lamant, 19 ans
Jean Laplace, 30 ans, tué à Oissery Jean Laurent, 31 ans, porté disparu
Robert Laurent, frère du précédent, 28 ans, blessé à l'étang, achevé et brûlé à la Râperie Marc Lavetti a été retrouvé fusillé à Saint-Mesmes mais il ne figure pas sur les effectifs du Bataillon
Maurice Lavoignat, 26 ans, tué à l'entrée d'Oissery Fernand Leconte, porté disparu
Hervé Legrand, 20 ans, tué à l'entrée d'Oissery Henri Lemble, tué à Oissery

Pierre Lemoine, 46 ans, tué à Oissery (beau-frère de Jean Spoden tué à la Râperie)

Fernand Leroyer, 23 ans, blessé à l'étang, achevé et brûlé à la Râperie
André Lesouef, tué à Oissery, mais n'appartiendrait au Bataillon Florimond Leuridan, 42 ans, responsable du groupe local, capturé près de la fontaine Marguerite pendant la bataille, conduit à Meaux où il sera fusillé
Jean-Louis Lorin, 33 ans, tué à Oissery Maurice Lorin, 30 ans, blessé à l'étang, achevé et brûlé à la Râperie

Les frères Lorin avaient été adoptés par la Nation en 1920, leur père Marcel ayant été tué (Mort pour la France) à la Ferme de Froidmont (02) le 5 mai 1917.

Jules Lotte, 41 ans, tué à Oissery Albert Louveau, 25 ans, rescapé de la bataille, fusillé le lendemain à Saint-Mesmes
Maurice Mamoud, prisonnier de guerre qui s'est joint au Bataillon; tué sur le pont de la Thérouanne Robert Mathieu, 29 ans, tué à Oissery
Lucien Mauzon, 34 ans, tué à Oissery (volontaire des corps francs en 1940) Raoul Mayeur, 48 ans, tué à Oissery
Guy Meillasson, porté disparu Rémy Michel, 24 ans, rescapé de la bataille, fusillé à Saint-Soupplets
José Michon, fils d'un fermier d'Oissery; commet l'erreur de s'approcher, en compagnie d'un ouvrier agricole, d'un hangar en feu; les deux hommes sont abattus puis brûlés à la Râperie René Morel, 40 ans, tué à Oissery
Gabriel Narbel, 24 ans, porté disparu : déporté à Dachau dont il reviendra en avril 1945. Roger Nayrac, rescapé de la bataille, fusillé le lendemain à Saint-Mesmes
Jean-Paul Orsetti, 37 ans, blessé à l'étang, achevé et brûlé à la Râperie Mercès Papazian, rescapé de la bataille, fusillé le lendemain à Saint-Mesmes
Pierre Patron, porté disparu Gilbert Persicot, 19 ans, rescapé de la bataille, fusillé à Saint-Soupplets
Jean Richard, 21 ans, tué à Forfry au lieu-dit La Longuenne Alfred Ruelle, 45 ans, tué au château de Forfry
Eugène Schmidlin, 36 ans, blessé à l'étang, achevé et brûlé à la Râperie Maurice Schneiderlin, 19 ans, tué à Oissery
Paul Simoens, tué à Oissery Georges Simon, 43 ans, porté disparu : déporté à Sandbostel dont il reviendra en avril 1945.
Georges Soudet (Souvet ?), 35 ans, tué à Oissery Jean Spoden, 45 ans, blessé à l'étang, achevé et brûlé à la Râperie (beau-frère de Pierre Lemoine tué à Oissery). 
Robert Tarral, 24 ans, porté disparu : déporté et décédé le 10 avril 1945 à Klinker. Gabriel Tcherny, tué à Oissery
Angel Testa, 41 ans, rescapé de la bataille, fusillé le lendemain à Saint-Mesmes Louis Trouvé, 29 ans, capturé et déporté au stalag XB de Sandbostel où il décèdera le 27/04/1945.
Théo Verbois, porté disparu René Winter, 20 ans, et son frère Charles, 22 ans, portés disparus : déportés à Sachsenhausen dont ils reviendront en mai 1945.
Robespierre Verrons, 44 ans, tué à Oissery Fernand Vincent, ouvrier agricole à la ferme Pluvinage; il a le tort de ne pas répondre aux injonctions d'un soldat allemand qui l'abat aussitôt
Serge Wallet, tué à Oissery Marcel Wasterlain, 46 ans, porté disparu : décédé le 12 avril 1945 à Mathausen.
Yves Goussard, 16 ans, capturé, décédé en mars 1945 en déportation (lire) Julien Bridier, 37 ans, tué à Oissery



les restes de la râperie

Vingt-six ou vingt-sept corps calcinés y sont retrouvés. Ils ne seront pas tous identifiés. Les Allemands ayant emmené avec eux une bonne centaine de prisonniers, d'après les témoignages recueillis après la bataille, les familles peuvent espérer que leurs proches sont encore en vie (ils ont été embarqués dans le convoi parti la veille du Perreux-sur-Marne). A la libération des camps les survivants rentreront et pourront donner des précisions sur le sort de certains morts en déportation. Neuf inconnus reposent au cimetière de Neuilly sur Marne auprès de leurs camarades de combat. Ils sont certainement parmi les "portés disparus" du tableau des effectifs du Bataillon établi après la guerre.

Les habitants des communes environnantes ont bien entendu dans la nuit du 26 au 27 août des avions au dessus de leurs têtes, mais aucun parachutage n'a eu lieu.

Sur cette page le témoignage de Micheline Vasseur, infirmière rescapée

Sur celle-ci le périple d'Albert Tinelle, fait prisonnier

Sur celle-ci l'histoire de Jean Richard sapeur-pompier du Raincy

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Dans l'ouvrage de Bruno Renoult et James West ( 1944 – Guerre en Ile de France) on peut lire que le hauptmann Günther Schemm commandait deux compagnies du I/Panzer grenadier regiment 11 qui intervinrent à Oissery. Autre unité signalée sur place, la I/SS schwer panzer abteilung 101.