Françoise – Les carnets de mon père – 15 Août 1944

Depuis quelques jours les événements militaires semblent se précipiter ; des rumeurs circulent sur la présence d’éléments blindés alliés à moins de 100 kms de Paris. Nous n’avons plus ni métro, ni gaz, ni électricité. Paris est calme mais ce matin la police s’est mise en grève ; les cheminots le sont depuis 24 heures. 

20h00 : boulevard Brune des coups de feu sont tirés vers la Porte d’Orléans ; je vais voir ; une fusillade nourrie éclate, les patrouilles allemandes tirent de partout, je rentre en vitesse ; accalmie, je vais jusqu’au terrain vague, les boches se remettent à tirer ; un homme tombe à 100 mètres rue Ernest Reyer ; je rentre en courant. La fusillade s’amplifie sur les fenêtres, un Allemand tire pour faire rentrer Monsieur Jaussaud, le concierge, qui est à la grille de l’immeuble. Le commissaire de police du 18ème arrondissement, bloqué chez nous, vient téléphoner ; il ignore tout des causes de la fusillade. Je téléphone à divers amis dans Paris, aucun incident n’est signalé. Ici beaucoup de passants se sont réfugiés, les femmes ont peur car à plusieurs reprises les boches tirent en l’air dans notre cour. Le calme revient vers 21h30.


L'homme, tombé rue Ernest Reyer, est le gardien de la paix Louis Brelivet (lire l'épisode)


mardi 15 août 1944
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